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CYMBELINE [1].
ACTE I.
SCÈNE PREMIÈRE.
PREMIER GENTILHOMME. — Vous ne rencontrez pas un homme qui ne fronce le sourcil : nos tempéraments n’obéissent pas plus docilement aux influences de l’air ambiant, que nos courtisans ne conforment docilement leur visage à la physionomie du roi.
DEUXIÈME GENTILHOMME. — Mais que se passe-t-il ?
PREMIER GENTILHOMME. — Sa fille, et l’héritière de son royaume, qu’il réservait au fils unique de sa femme (une veuve qu’il a récemment épousée), s’est éprise d’un pauvre mais digne gentilhomme : elle s’est mariée ; son époux est banni, elle emprisonnée : tout est chagrin, mais au dehors seulement, quoique le roi, je le crois, soit sincèrement touché au cœur.
SECOND GENTILHOMME. — Le roi seul ?
PREMIER GENTILHOMME. — Le prétendant aussi qui l’a