existence ; vous l’avez frappée à votre coin : entre les hommes on ne pèse pas toutes les pièces de monnaie ; acceptez les miennes pour leur empreinte, quoiqu’elles soient légères d’autant mieux qu’elles sont.votre propriété : et ainsi, puissances suprêmes, s’il vous plait d’écouter cette requête, prenez ma vie, et brisez ces froides entraves. — Ô Imogène ! je te parlerai au sein du silence. (Il s’endort.)
Musique solennelle. Entrent comme dans une vision, SI-CILIUS LEONATUS, père de POSTHUMUS, vieillard sous des habils de guerrier, conduisant par la main, une respectable MATRONE, sa femme, mère de POSTHUMUS ; de la musique les précède. Puis, précédés par une autre musique, viennent les deux jeunes LEONATI, frères de POSTHUMUS, avec les blessures, dont ils moururent à la guerre. Ils entourent POSTHUMUS endormi.
SICILIUS :
Pas plus longtemps, maître du tonnerre,
Ne fais tomber ton dépit sur ces mouches, les mortels ;
Querelle Mars, gronde Jùnon,
Elle qui te reproche tes adultères, et s’en venge.
Mon pauvre enfant dont je ne vis jamais le visage,
A-t-il agi autrement que bien ?
Je mourus pendant qu’il attendait dans le sein, de sa mère
Le terme marqué par la loi de nature :
Si, comme les hommes le disent, tu es le père de l’orphelin,
Tu aurais dû être ; le sien et le protéger de ton égide.
Contre les blessures cruelles de cette terre.
LA MÈRE :
Lucine ne me prêta point son aide,
Mais m’enleva au milieu de mes souffrances ; Et c’est ainsi que Posthumus, arraché de mon sein, Vint en pleurant parmi ses ennemis, Créature digne de compassion !