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Picte nous informe que Constantin, fils de Ed, et l’évêque Kellach, de concert avec les Scots, jurèrent solennellement d’observer les lois et la discipline de la foi, les droits des églises et de l’Évangile, sur la colfine de la croyance, près de l’antique cité dé Scone. S’il est vrai que la pierre de la destinée fut transportée par Kenneth Mac Alpine de Dunstaffnage dans l’Argylesbire à Scone, en 838, nous avons l’explication du titre de cité royale que cette ville semble avoir porté avant la réunion du concile ecclésiastique. Un des combats les plus mémorables pour la possession de cette pierre fut livré contre les Danois, à Collin, près de Scone, au temps de Donald IV, fils dé Constantin II. Cet événement doit être antérieur à 904, année où Donald périt dans un combat à Forteviot. Il est dit qu’une maison religieuse fut établie à Scone lorsque la pierre y fut transportée par Kenneth Mac Alpine. Durant le règne d’Alexandre, Seone semble avoir été occasionnellement une résidence royale, et comme Saint-André et d’autres localités dans lesquelles des monastères avaient été établis, cette ville était un marche pour les nations étrangères, Alexandre adressa une lettre royale aux marchands d’Angleterre pour les inviter a. commercer avec Scone. en leur promettant protection, à la condition qu’ils payeraient une redevance à l’abbaye. Cette redevance était un impôt frappé sur tous les navires qui trafiquaient avec Scone, ce qui semble établir que cette ville était anciennement uri port.

Édouard I (Édouard Plantagenét, le grand-père de l’Édouard III de Crécy et de Poitiers), ayant pénétré au nord jusqu’à Elgin et réduit Balliol à un état d’abjecte soumission, au moment de son retour ordonna que la fameuse pierre sur laquelle les rois d’Écosse étaient couronnés fût enlevée de l’abbaye de Scone et transportée à Westminster, en témoignage, dit Hemingford, un chroniqueur anglais contemporain, de la conquête et de la soumission du royaume. Le rétablissement de lapierre. quoique omis dans le traité de Norlîiampton (1328), fut stipulé par un traité séparé. Mais la pierre, comme il est bien connu, ne fut jamais rétablie. Cette pierre de la destinée, dit Walter Scott, avait, prétendait-on, été apportée d’Irlande par Fergus, fils d’Eric, qui conduisit les Dalriads aux rivages de l’Argyleshire. Les vertus qui lui étaient attribuées sont contenues dans ces vers célèbres - :

« jTi fallat fatum, Scoti, quoeunque locatum.
« Invenient lapidem, régnare tenentur ibidem. »

a A moins que le destin ne soit menteur à ses promesses, partout orj les Écossais trouveront cette pierre placée, là même ils établiront leur domination. » Il y eut des Écossais qui tinrent cette prophétie pour accomplie à l’avènement de Jacques VI à la couronne d’Angleterre, et qui proclamèrent.qu’en.enlevant leur palladium, la politique d :Édouard avait ressemblé à celle qui introduisit le cheval de bois dans Troie et amena la destruction de la famille royale de Priam. La pierre est encore conservée et forme la base du fauteuil d’Édouard le Confesseur que le souverain occupe à son couronnement. En préparant ce fauteuil pour le