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puissant contre les sortilèges. Biais toutes ces suppositions sont plus qu’évidemment fausses, tout ingénieuses qu’elles sont. Il paraît que dans le Cheshire, les laitières ont l’habitude d’adresser cette interjection roÎ7it theeJ à leurs vaches, lorsque celles-ci ne s’éloignent pas assez pour se laisser traire commodément. C’est Nares qui cite ce fait dans son Glossaire. Le docteur-Johnson de son côte avait vu une vieille gravure représentant saint Patrick faisant une visite aux enfers ; de la "bouche d’un des diables qui conduit une troupe -de-damnes sortaient ces paroles : « Out, ont, arougi.-» D’où vient cette expression ? Kares la fait dériver du latin averrunco^ préserver, détourner. Di averi-uncent ! que les dieux nous en préservent ! était une interjection assez fréquente chez les anciens. Ce mot a pu être employé dans les conjurations que les exorcistes faisaient toujours en latin, et passer de la langue latine dans l’idiome vulgaire du peuple.

7. The rump fed ronyon. Autrefois dans les grandes maisons et les établissements publics, les cuisiniers et cuisinières réclamaient comme partie de leurs émoluments, les restes, débris de viandes, os, peaux, etc.j toutes ces parties qu’on nomme réjouissance dans l’argot des bouchers, et les vendaient aux pauvres gens.

8 : Sir "W~. C. Treveïyan a remarqué que -dans les Iroyages d’Eakluyt, il se trouve diverses lettres et journaux d’un voyage fait à Aïep sur le vaisseau le Tigre, de Londres, dans l’année -1583. [Édition STATJXTON.)

9. En 1591, il parut en Écosse un pamphlet intitulé : lYouvelles d’Ecosse racontant la vie et la mort damnahle du docteur Fian sorcier notable. Ce docteur Fian, paraît-il, s’était mis à la tête d’une conspiration de deux cents sorcières pour ensorceler et noyer en mer le* roi Jacques. TJnéde ces sorcières, -Agnès Thompson, — déclara que dans la nuit de la Toussaint, elle avait fait partie d’une bande nombreuse qui avait exécuté une promenade sur mer ; chacun des voyageurs était monté sur un crible ou tamis. En mer ils avaient fait bombance et bu force flacons : enfin ils avaient débarqué près de l’église de North Bcrvrick, dans le Lothian ; et s’étaient mis à danser en chantant ce refrain :

« Passez devant, vous dis-je, passez devant,
« Si vous ne voulez pas passer devant, laissez moi aller ! »

1O. Les sorcières pouvaient se changer en n’importe quel animal ; maïs quel que fût l’animal dont elles empruntaient la forme, il leur manquait toujours la queue, parce qu’il n’y avait dans leur "corps aucune partie qui pût fournil- l’appendice caudal. (STEEYEKS.)

M. Sîeevens fait remarquer que ce don d’un vent était une gracieuseté de la part de la sorcière, car les sorcières faisaient des vents un objet de trafic. Elles en faisaient commerce tout récemment encore, pas plus tard qu’en 4 84 4. À Stromness, dans les Orcades, Walter Scott rendit visite à une personne qui tenait cette singulière marchandise..«Nous montons par des sentiers escarpés et boueux, dit le grand romancier, à une éminence qui s’élève au-dessus de la ville et qui domine une belle vue.