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le livre de nos destins’ ; et tous nos hiers n’ont été que des fous qui nous ont ouvert là route vers la-poussière de la mort. Eteins-toi, éteins-toi, court flambeau ! La vie, ce n’est qu’une ombre qui marche ; un pauvre comédien qui gambade et s’agite sur le théâtre pendant l’heure qui lui est accordée, et dont on n’entend plus parler ensuite : c’est un conte récité par un idiot, un conte plein de tapage et de fureur, et qui ne signifie rien.

Entre UN MESSAGES.

MACBETH. — Tu viens pour te servir de ta langue ; raconte, ton histoire vivement.

LE MESSAGER. — Mon gracieux Seigneur, ce que j’ai à rapporter, je dirais bien que je l’ai vu, mais je ne sais comment m’y prendre.

MACBETH. — Bien, dites, Monsieur.

LE MESSAGER. — Comme je faisais ma gardé sur la colfine, j’ai regardé du côté de Birnam, et voilà qu’il m’a semblé que le bois commençait à marcher.

MACBETH. — Menteur et esclave !

LE MESSAGER. — S’il n’en est pas ainsi, que votre colère tombe sur moi. Vous pouvez le voir venir dans-l’étendue de ces trois milles ; c’est, dis-je, un bosquet mouvant.

MACBETH. — Si tu mens, tu seras suspendu vivant au premier arbre, jusqu’à ce que la faim t’ait fait rendre l’âme : si ton rapport est vrai, il m’est égal que tu m’en fasses subir autant. — Mon courage s’ébranle ; je Commence à me douter des équivoques du démon, qui ment en ayant l’air.de dire- vrai :. « Ne crains pas, a-t-il dit, jusqu’à ce que le bois de Birnam vienne à Dunsinane ; » "et voilà maintenant.qu’un bois.marche sur Dunsinane ! — Aux armes, aux armes, et.sortons !’— Si ce qu’il raconte nous apparaît, il n’y a ni ai fuir d’ici, .ni à s’y renfermer-. Je commence à être fatigué du, soleil., et je souhaiterais- que le monde fût maintenant à sa fin ;. — Sonnez la cloche-d’alarmes ! — Souffle ;. vent ! viens, .