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decin : Dieu, Dieu nous pardonne à tous ! — Suivez-la, éloignez d’elle tout ce qui pourrait lui nuire, et gardez toujours les yeux sur elle : là-dessus, bonne nuit, elle vient d’accabler mon âme et d’étonner mes yeux : je pense, mais je n’ose parler.

LA DAME DE COMPAGNIE. — Bonne nuit, bon docteur. (Ils sortent.)

SCÈNE II.

La campagne près de DUNSINANE.
Entrent, tambours battants et enseignes déployées, MENTEITH, CAITHNESS, ANGUS, LENNOX, et des soldats.

MENTEITH. — Les forces anglaises s’approchent, conduites par Malcolm., son oncle Siward, et le brave Macduff : ils brûlent du désir de la vengeance ; car leurs poignants sujets de douleur " exciteraient un ermite au carnage et au combat acharné.

ANGUS. — Nous les rencontrerons certainement près, du bois de Birnam ; c’est de ce côté qu’ils viennent.

CAITHNESS. — Quelqu’un sait-il si Donalbain est avec son frère ?

LENNOX. — Pour sûr, il n’y est pas, Seigneur : j’ai la liste de toute la noblesse qui s’y trouve : il y a le fils de Siward, et un grand nombre déjeunes gens imberbes qui font ici la première épreuve de leur courage.

MENTEITH. — Que fait le tyran ?

CAITHKESS. — Il fortifie solidement la grande forteresse de Dunsinane : quelques-uns disent qu’il est. fou ; d’autres, qui le haïssent moins, appellent cela fureur vaillante : mais ce qui est certain, c’est qu’il est bien impossible qu’il pourvoie aux dangers de sa cause désespérée avec un esprit dirigé par l’ordre et la raison.