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Et chacune participera aux gains.
Maintenant, chantez autour du chaudron,
Comme des elfes et des fées en rond,
Ensorcelant tout ce que vous y jetez. (Musique.)

LES TROIS SORCIÈRES chantent :

Esprits noirs-et-blancs,
Esprits rouges et gris,
Mêlez, mêlez, mêlez,
Vous qui mêler savez [2]. (Sort Hécate.)

SECONDE SORCIÈRE. — Au picotementde mes pouces, je sens que quelqu’un de maudit vientdece côté :

Porte, ouvre-toi toute grande
A quiconque vient nous surprendre !
Entre MACBETH.

MACBETH. — Eh bien, sorcières, filles de la solitude, des ténèbres et de minuit, quefaites-vous-là ?

LES TROIS SORCIÈRES. — Une œuvre sans nom.

MACBETH. — Je vous-en conjure, par la-science que vous possédez, quelle que soit la manière dont vous l’ayez acquise, répondez-moi. Quand bien ; même vous devriez déchaîner les vents et les faire combattre contre les-églises ; quand bien même les vagues bouillonnantes devraient détruire et engloutir les navires ; quand bien même les moissons en épis devraient être couchées à ras de terre et les arbres abattus [3] ; quand bien même les châteaux devraient s’écrouler sur les têtes de leurs possesseurs, et les palais et les pyramides abaisser leurs faîtes jusqu’à leurs fondements ; quand bien même le trésor des germes de la nature devrait confondre ses richesses pêle-mêle, jusqu’à ce que la destruction elle-même fût frappée d’épuisement par ce désordre, répondez à ce que je vais vous demander.

PREMIÈRE SORCIÈRE. — Parle.

SECONDE SORCIÈRE. — Demande.