Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1871, tome 8.djvu/443

Cette page n’a pas encore été corrigée

réveillez-vous ! Sonnez la cloche d’alarme. — Meurtre et trahison ! — Banquo et Donalbain ! Malcolm ! réveillez-vous ! Secouez ce moelleux sommeil, contrefaçon de la mort, et venez voir la mort elle-même ! Debout, debout, et contemplez l’image du grand jugement ! — Malcolm ! Banquo ! levez-vous comme de vos sépulcres, et avancez comme des fantômes, pour contempler : cette horreur en face ! Sonnez la cloche. (La cloche-d’alarme sonne.)

Entre LADY MACBETH.

LADY MACBETH. — Que se passe-t-il donc, pour qu’une si hideuse trompette convoque à s’assembler les personnes ici endormies ? Parlez, parlez !

MACDUFF. — Ô douce Dame, il ne vous convient pas d’entendre ce que je puis dire : mes paroles répétées à l’oreille : d’une femme l’assassineraient en y tombant.

Entre BANQUO.

MACDUFF. — Ô Banquo ! Banquo ! notre royal maître est assassiné !

LADY MACBETH. — Malheur hélas ! quoi, dans notre maison ?

BANQUO. — Ce serait trop cruel n’importe où. Mon cher Macduff, je t’en prie, contredis-toi toi-même, et dis qu’il n’en est pas ainsi.

Rentrent MACBETH et LENNOX.

MACBETH. — Si j’étais mort une heure avant cet événement, j’aurais eu une vie bénie ; car, à partir de ce moment, il n’y a plus rien de sérieux sur la terre : tout n’est que bagatelles : la gloire et l’honneur ne sont plus ; le vin de la vie est tiré, et il ne reste absolument dans cette cave du monde que la lie dont nous puissions nous vanter.