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ivres qui porteront la culpabilité de noire grand meurtre ?

MACBETH. — Ne mets au monde que des fils ! car de ta substance implacable, il ne peut se former que des mâles. Ne croira-t-on pas, lorsque nous aurons barbouillé de sang ces deux dormeurs de sa propre chambre, et employé pour le meurtre leurs poignards mêmes, que ce sont eux qui l’ont accompli ?

LADY MACBETH. — Qui osera croire autre chose lorsque nous’ ferons, rugir nos clameurs et nos plaintes au-dessus de son cadavre ?

MACBETH. — Je suis résolu, et j’arme chacun de mes agents physiques pour cet acte terrible. Partons, et moquons l’heure présente par les plus beaux semblants : une face fausse doit cacher ce que connaît un cœur faux. (Ils sortent.)


ACTE II.

SCÈNE PREMIÈRE.

INVERNESS. — La cour intérieure du château de MACBETH.
Entre BANQUO, précédé de FLÉANCE qui porte une torche.

BANQUO. — Quelle heure est-il de la nuit, enfant ?

FLÉANCE. — La lune est couchée : je n’ai pas entendu l’horloge.

BANQUO. — Elle se couche à minuit.