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ACTE II.


1. Encore une note de Voltaire. « Un papier, du temps de César n’est pas trop dans le costume ; mais il n’y faut pas regarder de si près ; il faut songer que Shakespeare n’avait point eu d’éducation, et qu’il devait tout à son seul génie » Voltaire aurait bien dû songer aussi que les vrais anachronismes sont ceux qui portent non sur le costume, comme il dit fort bien pour désigner les détails extérieurs, mais sur la vérité morale.

2. Cassius avait épousé Junia, sœur de Brutus.

3. Nous n’avons pas besoin de faire remarquer que les horloges étant d’invention moderne, Shakespeare commet encore ici un léger anachronisme.

4. Nous avons déjà vu plusieurs fois qu’une opinion populaire voulait que les fabuleuses licornes fussent prises au moyen de leur propre instrument de défense ; le chasseur les excitait, puis se cachait derrière un arbre, alors l’animal furieux courait contre l’arbre et y enfonçait sa corne qu’il ne pouvait plus dégager ensuite. Les ours étaient surpris au moyen de miroirs qu’ils s’arrêtaient pour regarder avec étonnement, ce qui permettait de les attraper plus sûrement. Les éléphants étaient pris dans des fosses couvertes de légères couches de gazon sur lesquelles on plaçait quelque appas. Une fois tombé dans la fosse, l’animal ne pouvait plus en sortir à cause de son volume énorme. (Steevens.)

5. Ce fut Brutus qui rendit visite à Ligarius, et non pas Ligarius à Brutus ; mais Shakespeare pour ne pas trop éparpiller l’action a fait ici ce qu’il a fait très-souvent dans cette pièce ; il a rapproché toutes les circonstances qui se groupaient autour de la conspiration en une même scène. C’est ainsi que nous le verrons réunir également en une seule scène toutes les circonstances qui se rapportent à la mort de César et confondre dans une même action la bataille de Philippes où mourut Cassius, et celle après laquelle Brutus se donna la mort, bien que les deux batailles soient séparées par un intervalle de plusieurs semaines.

6. Peut-être ce détail a-t-il été suggéré à Shakespeare par ce que Suétone raconte de l’étoile flamboyante qui apparut sept jours de suite, pendant la célébration des jeux institués par Auguste en l’honneur de Jules César. Le commun peuple crut que cette comète indiquait sa réception parmi les Dieux. Douce.

7. Tel ne fut pas tout à fait, selon Plutarque et Suétone, le rêve de Calpurnia. Voici le récit de Plutarque : « Après le souper, comme il était couché suivant son ordinaire, auprès de sa femme, toutes les portes et les fenêtres de la chambre s’ouvrent tout à coup d’elles-mêmes ; réveillé en sursaut par le bruit et par la clarté de la lune, il entend Calpurnia, quoique profondément endormie, pousser des gémissements confus et des sons inarticulés que lui arrache un songe. Elle rêvait en effet qu’elle pleurait son époux et le tenait égorgé dans ses bras. D’au-