César. — Mes bons amis, entrez, et prenez une coupe de vin avec moi ; puis nous nous en irons tous ensemble, semblables à une bande d’amis.
Brutus, à part. — Tout ce qui semble n’est pas toujours en réalité, ô César ! le cœur de Brutus se déchire en y songeant. (Ils sortent.)
Scène III
Artémidore, lisant. — « César, redoute Brutus ; prends garde à Cassius ; ne t’approche pas de Casca ; aie l’œil sur Cinna ; ne te fie pas à Trébonius ; observe bien Métellus Cimber ; Décius Brutus ne t’aime pas ; tu as fait tort à Caïus Ligarius. Tous ces hommes sont animés d’une seule et même âme, et elle est tout entière bandée contre César. Si tu n’es pas immortel, regarde tout autour de toi : la confiance ouvre la porte à la conspiration. Les Dieux puissants te défendent ! Ton ami, Artémidore. » Je vais me tenir sur le passage de César, et je lui remettrai ce billet comme un solliciteur. Mon cœur se lamente en voyant que la vertu ne peut vivre hors de l’atteinte des crocs de l’envie. Si tu lis ce billet, tu pourras vivre, César ; si tu ne le lis pas, c’est que les destins, conspirent avec les traîtres. (Il sort.)
Scène IV
Portia. — Je t’en prie, enfant, cours au sénat ; ne t’arrête pas à me répondre, mais pars vite : pourquoi restes-tu ?