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admire que je te traite ainsi, car je ne t’en donnerai pas la raison. »

Fabien. — Une bonne réserve : cela vous garantit des coups de la loi.

Messire Tobie, lisant. — « Tu viens visiter madame Olivia, et à ma Mie elle te traite avec courtoisie : mais tu as menti par la gorge ; ce n’est pas pour cette affaire que je te défie. »

Fabien. — Très-concis et avec des raisons parfaites.

Messire Tobie, lisant. — « Je me trouverai sur ton chemin quand tu t’en retourneras chez toi ; là, si tu as la chance de me tuer…. •

Fabien. — Bon.

Messire Tobie, lisant. - « Tu me tueras comme un coquin et un scélérat. »

Fabien. — Vous vous tenez encore ici du bon coté de la loi : bien.

Messire Tobie, lisant. — « Porte-toi bien et que le ciel prenne en pitié une de nos âmes ! il peut piendre la mienne en pitié, mais j’ai meilleur espoir, ainsi prends garde à toi. Ton ami selon que tu le traiteras, et ton ennemi juré, AxUrÉ Aclecheek. » Si cette letti e ne peut le remuer, ses jambes ne le peuvent pas non plus ; je la lui donnerai.

Mahia. — Vous avez pour cela une occasion toute trouvée : il est maintenant en conversation avec Madame, et va partir d’un moment à l’autre.

Messire Tobie — Allons, Messire André ; va-t’en m’épier son arrivée au coin du verger comme un vrai argousin : aussitôt que tu le verras, dégaine, et en dcgainant jure d’horrible façon, car il arrive souvent qu’un juron terrible proféré solidement avec un accent de fanfaron, donne à un homme une plus grande réputation de bravoure que ne lui en donnerait la meilleure preuve. Allons, Ole.

Messire André. — Oui, laissez-moi seul àjurer. (Il sort.)

Messire Tobie. — Certes je ne remettrai pas sa lettre,