Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 1.djvu/485

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 4 —

sans doute que ne paraître surpris de rien est une marque de supériorité, et que ne point résister, à l’enthousiasme est une faiblesse.

Laissons-nous aller, simplement, naturellement, aux délicieux enchantements qui rayonnent de toutes ces magnificences de l’univers, de toutes ces beautés et de tous ces progrès de la civilisation, qui nous, font aimer le don de la vie, nous aident à supporter nos épreuves, nous consolent de nos misères, et nous inspirent la confiance qu’un jour l’étincelle sacrée qui est en nous deviendra flamme et notre petitesse grandeur.

Et ainsi entraînés, élevés par notre admiration, cédons à l’attrait et au charme qui ne sauraient manquer de faire naître en nous le goût et la volonté de nous instruire. Quoi de plus simple que d’aspirer à étudier et à connaître ce que nous admirons ! Et ne craignons pas que l’étude et la connaissance affaiblissent en nous le don et le bonheur d’admirer. Il y a aussi une admiration, dit Joubert, qui est « fille du savoir [1]. »

Loin de nous assurément, la pensée de critiquer l’emploi de méthodes plus sévères pour répandre et populariser les connaissances utiles à tous les nom ? mes. Mais n’est-ce pas au moment où, grâce à l’accroissement rapide des écoles et des cours publics,

  1. Pensée», essais et maximes.