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sont des oracles, son amour est sincère, ses pensées sans tache, ses larmes de véridiques messagères de son cœur, son cœur aussi éloigné de la fraude que le ciel l'est de la terre.

LUCETTA. — Plaise à Dieu qu'il se montre tel que vous le décrivez, à votre arrivée !

JULIA. — Ecoute, si tu m'aimes, ne lui fais pas l'injure de soupçonner sa loyauté, mais aime-le si tu veux mériter mon amitié. Viens immédiatement avec moi dans ma chambre prendre note des objets qui me sont nécessaires pour exécuter ce voyage si désiré. Je mets à ta disposition tout ce qui m'appartient, mes biens, mes terres, ma réputation, et je ne te demande en retour que de m'expédier d'ici. Viens, ne me réponds pas, et à notre affaire immédiatement. Ces retards m'impatientent. (Elles sortent.)


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ACTE II

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SCENE PREMIÈRE
Milan. — Une antichambre dam le palais dn duc
Entrent LE DUC, THURIO et PROTÉE.

LE DUC. — Seigneur Thurio, laissez-nous seuls un instant, je vous prie; nous avons à nous entretenir de quelques affaires secrêtes. (Thurio sort.) Maintenant, dites-moi, Protée, ce que vous me voulez.

PROTÉE. — Mon gracieux seigneur, ce que je vais