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SCÈNE IV.

j’en déteste le ciel, la plus honnête fille qui ait jamais rompu le pain !… Nous avons eu une heure de conversation sur cette verrue-là… Je ne rirai jamais que dans la compagnie de cette fille ! Mais, en vérité, elle est par trop portée à l’allicolie et à la rêverie… Bon, allez-y !

fenton.

Bon, je la verrai aujourd’hui. Tiens, voilà de l’argent pour toi ; parle en ma faveur ; si tu la vois avant moi, recommande-moi bien.

mistress quickly.

En doutez-vous ? Oui, certes, nous lui parlerons ; et j’en dirai bien d’autres à votre révérence sur la verrue, lors de notre prochaine confidence, et sur les autres galants !

feston.

C’est bon, adieu ; je suis très-pressé en ce moment.

mistress quickly.

Adieu à votre révérence !

Fenton sort.

En vérité, c’est un honnête gentleman ; mais Anne ne l’aime pas ; car je connais les sentiments d’Anne aussi bien que personne… Diantre ! qu’ai-je oublié ?

Elle sort.

SCÈNE IV.
[Devant la maison de Page.]
Entre Mistress Page, une lettre à la main.
mistress page.

Quoi ! j’aurai échappé aux lettres d’amour à l’époque fériée de ma beauté, et j’y suis en butte aujourd’hui ! Voyons !

Elle lit.

Ne me demandez pas pourquoi je vous aime ; car, bien que