Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR.

prendrai Bardolphe à mon service ; il tirera le vin, il mettra en perce. Est-ce dit, immense Hector ?

falstaff.

Faites, mon bon hôte.

l’hôte.

J’ai dit… Qu’il me suive.

À Bardolphe.

Voyons si tu sais faire mousser et pétiller le liquide. Je n’ai qu’une parole. Suis-moi.

L’hôte sort.
falstaff.

Bardolphe, suis-le : c’est un bon état que celui de sommelier. Un vieux manteau fait un justaucorps neuf. Valet usé, sommelier frais. Va, adieu.

bardolphe.

C’est une vie que j’ai toujours désirée ; je ferai fortune.

Bardolphe sort.
pistolet.

Ô vil bohémien ! veux-tu donc manier le fausset ?

nym.

Il a été engendré après boire : la plaisanterie n’est-elle pas drôle ? Il n’a pas l’âme héroïque, et voilà !

falstaff.

Je suis bien aise d’être ainsi débarrassé de ce briquet ; ses vols étaient par trop patents ; il était dans sa filouterie comme un mauvais chanteur, il n’observait pas la mesure.

nym.

Le vrai talent est de voler en demi-pause.

pistolet.

Voler ! fi ! Peste de l’expression ! Les habiles disent transférer.