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EXTRAIT DES ŒUVRES ITALIENNES DU BANDEL.

ment, que s’il n’eût eu sa fiancée en main, il eût estimé qu’elle eût été encore vêtue en page. Comme ils se caressaient en toute joie, et qu’on dressait la collation de diverses confitures, voici le seigneur Lanzetti qui entre, et voyant cette compagnie et les deux enfants d’Ambroise se rapportant (comme j’ai dit) demeura aussi étonné que Vulcain, se voyant en bas précipité du ciel, par la colère de Jupiter : mais Paul qui ne voulait perdre temps, et aimait Catelle, le fit prier par son père de la lui accorder pour épouse : ce que Lanzetti fit fort volontiers, se doutant aucunement de ce qui s’était passé, et comme il avait été déçu par cette similitude et rapport de visage ; et voyant que Lactance avait volé sa place, et gagné le devant en épousant celle qu’il souhaitait, prit patience, quoiqu’il en eût un grand regret au cœur. Mais le laissant là jusqu’à tant qu’il s’apaise et nous arrêtant sur ce que l’amour opère en ceux qui sont follement saisis, par l’exemple de cette fille, et de cette grande reine, femme de Mithridate, roi d’Asie, qui n’en faisait pas moins, suivant son mari sous l’habillement d’un homme, tant elle l’aimait et révérait, nous laisserons ces amants jouir de leurs aises, afin de prendre nouvelle pâture pour nos esprits, ainsi que nous avons commencé en la variété de l’histoire.


FIN DE L’APPENDICE.