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LES FARCES.

de chez Erotium, emportant le manteau volé, sous le fallacieux prétexte d’en faire changer la broderie. Au moment où il quitte la courtisane, il se heurte contre Peniculus qui l’accable d’invectives, et l’accuse de s’être esquivé dans la foule pour s’en aller seul dîner chez Erotium. En vain Ménechme de Syracuse tâche de se justifier en affirmant qu’il ne connaît même pas Peniculus ; le parasite ne voit qu’une offensante ironie dans cette protestation d’innocence, et, furieux, court dénoncer à l’épouse de Ménechme d’Épidamnum le vol du manteau. Celle-ci arrive sur la place que le voyageur n’a eu que le temps de quitter, y rencontre son mari se rendant chez Erotium, lui reproche le vol commis par lui dans la matinée, et lui signifie qu’il ne rentrera pas sous le toit conjugal s’il ne rapporte le manteau. Tout penaud, Ménechme d’Épidamnum se présente chez Erotium et la supplie de lui rendre l’objet volé. Erotium, qui a remis le manteau à l’autre Ménechme, prend cette prière pour une raillerie, et ferme sa porte au mauvais plaisant. — Acte cinquième et dernier : Ménechme de Syracuse passe avec le manteau volé devant la maison de son frère. Sa belle-sœur l’aperçoit, et lui ouvre la porte en lui faisant honte de sa conduite. Aux récriminations de cette inconnue, le voyageur répond par des injures. Elle l’appelle impudent ; il l’appelle chienne. Altercation ; menaces. La femme croit son mari fou, et appelle son père au secours. Vite on envoie chercher un médecin. L’homme de l’art arrive, et, au lieu du faux mari qui vient de s’esquiver, trouve sur la place le véritable époux. Ménechme d’Epidamnum, pressé de questions par le médecin, proteste contre l’interrogatoire auquel on veut le soumettre ; et, comme il s’exaspère, quatre portefaix reçoivent l’ordre de le garrotter. À ce moment, survient Messenio, l’esclave de Ménechme de Syracuse. Messenio croit voir son maître