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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR, ETC.

mistress page.

Oui, nous enverrons de nouveau chercher Falstaff ; ce serait grand dommage si nous le lâchions ainsi. Bah !

Des Épouses peuvent être Joyeuses, en étant vertueuses.
mistress gué.
Serons-nous condamnées parce que nous rions ?
Le proverbe dit vrai : Il n’est pire eau que l’eau qui dort[1].
Rentrent Gué et tous les autres.
mistress page.

Voici mon mari. Rangeons-nous.

gué.

Je ne puis le trouver. Il est possible qu’il ait menti.

mistress page.

Avez-vous entendu ça ?

mistress gué.

Oui, oui, silence !

gué.

C’est bon, je ne laisserai pas la chose passer ainsi ; je poursuivrai l’enquête.

sir hugh.

Par Jeshus, s’il y a personne dans la cuisine, ou dans les puffets, ou dans les armoires ou dans le garde-manger, je suis un juif fieffé 1 Dieu me pardonne ! vous me faites pien aller !

page.

Fi, monsieur Gué, vous êtes à blâmer.

mistress page.

Ma foi, ça n’est pas bien, monsieur Gué, de la suspecter ainsi sans cause.

le docteur.

Non, sur ma p’role, ça n’est pas bien.

gué.

Soit. Excusez-moi, je vous prie. Maître Page, pardonnez-moi. J’en souffre, j’en souffre.

sir hugh.

Vous souffrez d’une mauvaise conscience, voyez-vous ?

gué.

Bon ! je vous en prie, assez. Une autre fois je vous conterai tout. En attendant, venez dîner avec moi. Pardon, ma femme ! je suis aux regrets. Maître Page, je vous en prie, venez dîner ; une autre fois je vous dirai tout.

page.

Eh bien, soit ! Et pour demain je vous invite tous à dîner chez moi, et

  1. Ces vers se retrouvent à la scène XII de l’œuvre remaniée.