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LES JOYEUSES ÉPOUSES DE WINDSOR, ETC.

rons vite une noce. — En attendant, laissez-moi vous prier de séjourner — ici un peu. Et, sur ma vie, je tâcherai — de vous réconcilier.

sir hugh.

— Je vous en prie, maître Shallow, faisons-le. L’affaire est soumise à des arpitrages. — Le premier est maître Page, c’est-à-dire maître Page ; le second est moi-même, c’est-à-dire moi-même ; — et le troisième et dernier est mon hôte de la Jarretière.

Entrent sir John Falstaff, Pistolet, Barbolphe et Nym.

Voici sir John lui-même, voyez.

falstaff.

Eh bien, maître Shallow, vous voulez donc vous plaindre de moi au conseil, à ce que j’apprends ?

shallow.

Sir John, sir John, vous avez blessé mon garde, tué mes chiens, volé mon daim.

falstaff.

Mais non baisé la fille de votre garde.

shallow.

Eh bien, vous répondrez de tout ça.

falstaff.

Je vais répondre immédiatement. J’ai fait ça. Voilà ma réponse.

shallow.

C’est bon, le conseil connaîtra l’affaire.

falstaff.

Le conseil que je vous donne, c’est de ne pas la faire connaître : on rira de vous.

sir hugh.

De ponnes paroles, sir John, de ponnes paroles.

falstaff.

Bonnes paroles, bonnes fariboles !… Slender, je vous ai écorché la tête ; quelle humeur avez-vous contre moi ?

slender.

J’ai la tête pleine d’humeur contre vous et vos filous de compagnons. Pistolet et Nym. Ils m’ont entraîné à la taverne, m’ont fait boire et ont ensuite vidé mes poches.

falstaff.

Que dites-vous à cela, Pistolet ? Avez-vous vidé les poches de maître Slender, Pistolet ?

slender.

Oui, par ce mouchoir ! Deux beaux grands shillings, plus sept groats en pièces de six pennys !

falstaff

Que dites-vous à ça, Pistolet ?