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SCÈNE XIX.

tre Malvolio — en expiation de certains procédés fâcheux et discourtois — que nous avions à lui reprocher. Maria a écrit — la lettre, sur les instances pressantes de sir Tobie — qui, pour l’en récompenser, l’a épousée. — Quelque malicieuse qu’ait été la farce qui a suivi, — on reconnaîtra qu’elle doit exciter le rire plutôt que la rancune, — si l’on pèse impartialement les torts — qu’il y a eu des deux côtés.

olivia, à Malvolio.

— Hélas ! pauvre dupé ! comme ils t’ont bafoué !

feste, se tournant vers Malvolio.

Dame, il en est qui naissent grands, il en est d’autres qui acquièrent les grandeurs, et d’autres à qui elles s’imposent. Je jouais, monsieur, dans cet intermède, un certain sir Topas, monsieur ; mais c’est égal. Par le ciel, fou, je ne suis pas en démence. Mais aussi vous souvenez-vous ? Madame, pourquoi vous amusez-vous d’un si chétif coquin ? Dès que vous ne souriez plus, il est bâillonné. Et c’est ainsi que le tour de roue du temps amène les représailles.

malvolio.

— Je me vengerai de toute votre clique.

Il sort.
olivia.

— Il a été bien notoirement mystifié.

le duc.

— Courez après lui, et engagez-le à faire la paix. — Il ne nous a encore rien dit du capitaine. — Quand cette affaire sera éclaircie et que le radieux moment sera venu, — une solennelle union sera faite — de nos chères âmes… D’ici là, charmante sœur, — nous ne nous en irons pas d’ici… Césario, venez ; — car vous resterez Césario, tant que vous serez un homme ; — mais, dès que vous apparaîtrez sous