che joie dans le monde, — depuis qu’une basse adulation s’est appelée compliment. — Vous êtes le serviteur du comte Orsino, jeune homme.
— Et il est le vôtre, et le sien doit être le vôtre. — Le serviteur de votre serviteur est votre serviteur, madame.
— Quant à lui, je ne songe pas à lui ; quant à ses pensées, — je voudrais qu’elles fussent nulles plutôt que pleines de moi.
— Madame, je viens pour stimuler vos généreuses pensées — en sa faveur.
Oh ! pardon, je vous prie ! — je vous ai dit de ne plus me parler de lui ; — mais, si vous vouliez soutenir une autre cause, — j’aimerais mieux entendre ce plaidoyer-là de votre bouche — que la musique des sphères.
Chère dame…
— Permettez, je vous prie ; j’ai, — après la dernière apparition enchanteresse que vous fîtes ici, — envoyé une bague à votre poursuite ; j’ai ainsi abusé — un de mes serviteurs, moi-même et, j’en ai peur, vous aussi. — Je dois m’être exposée à vos sévères commentaires, — en vous forçant, par un artifice honteux, à prendre — ce que vous saviez ne pas être à vous. Qu’avez-vous pu penser ? — N’avez-vous pas attaché mon honneur au poteau, — et ameuté contre lui toutes les idées démuselées — que peut concevoir un cœur inexorable ? Pour un esprit de votre pénétration, — j’en ai assez laissé voir ; c’est un crêpe et non une poitrine de — chair qui couvre mon pauvre cœur… Sur ce, je vous écoute.