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LE SOIR DES ROIS ou CE QUE VOUS VOUDREZ.

Entre Maria.
fabien.

Voici venir ma noble faiseuse de dupes.

sir tobie, à Maria.

Veux-tu mettre ton pied sur ma nuque ?

sir andré.

Ou sur la mienne ?

sir tobie.

Faut-il que je joue ma liberté au trictrac et que je devienne ton esclave ?

sir andré.

Et moi aussi ?

sir tobie.

Eh ! tu l’as plongé dans un tel rêve que, quand la vision en sera dissipée, il deviendra fou.

maria.

Mais dites-moi la vérité ; ça fait-il son effet sur lui ?

sir tobie.

Comme l’eau-de-vie sur une sage-femme.

maria.

Eh bien, si vous voulez voir les fruits de la farce, remarquez bien sa première apparition devant madame ; il se présentera devant elle en bas jaunes, et c’est une couleur qu’elle abhorre, et avec des jarretières croisées, une mode qu’elle déteste ! Et il lui fera des sourires qui, dans la mélancolie où elle se trouve, conviendront si peu à sa disposition d’esprit, qu’elle ne pourra y répondre que par une insigne rebuffade. Si vous voulez voir ça, suivez-moi.

sir tobie.

Jusqu’aux portes du Tartare, admirable démon d’esprit.

sir andré.

J’en suis aussi.

Ils sortent.