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SCÈNE VIII.

sir andré.

J’ai aussi le nez dessus.

sir tobie.

Il croira, à la teneur de la lettre que tu auras laissée tomber, qu’elle vient de ma nièce, et qu’elle est amoureuse de lui.

maria.

Mon projet est effectivement un cheval de bataille de cette couleur.

sir andré.

Et ton cheval de bataille ferait de lui un âne.

maria.

Un âne, sans aucun doute.

sir andré.

Oh ! ce sera admirable.

maria.

Plaisir royal, je vous le garantis. Je suis sûre que ma médecine opérera sur lui. Je vous posterai, en tiers avec le fou, à l’endroit où il devra trouver la lettre ; vous prendrez note de ses commentaires. Pour ce soir, couchez-vous, et songez à l’événement. Adieu.

sir tobie.

Bonsoir, Penthésilée.

Sort Maria.
sir andré.

Sur ma foi, c’est une bonne fille.

sir tobie.

C’est une bigle de race, et qui m’adore. Que t’en semble ?

sir andré.

J’ai été aussi adoré dans le temps.

sir tobie.

Allons nous coucher, chevalier. Tu feras bien d’envoyer chercher encore de l’argent.