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SCÈNE III.

physionomie. — Je le prie, et je t’en récompenserai généreusement, — de cacher qui je suis, et de m’aider — à prendre le déguisement qui siéra le mieux — à la forme de mon projet. Je veux entrer au service de ce duc ; — tu me présenteras à lui en qualité d’eunuque ; — et tes démarches seront justifiées, car je sais chanter, — et je pourrai m’adresser à lui sur des airs si variés — qu’il me croira tout à fait digne de son service. — Pour ce qui doit suivre, je m’en remets au temps ; — seulement, règle ton silence sur ma prudence.

le capitaine.

— Soyez son eunuque, et je serai votre muet : — quand ma langue babillera, que mes yeux cessent de voir !

viola.

— Je te remercie : conduis-moi.

Ils sortent.

SCÈNE III.
[Chez Olivia.]
Entrent sir Tobie Belch et Maria.
sir tobie.

Que diantre a donc ma nièce à prendre ainsi la mort de son frère ? Je suis sûr, moi, que le chagrin est l’ennemi de la vie.

maria.

Sur ma parole, sir Tobie, vous devriez venir de meilleure heure le soir ; votre nièce, madame, critique grandement vos heures indues.

sir tobie.

Eh bien, mieux vaut pour elle critiquer qu’être critiquée.