Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 14.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
SCÈNE XI.

antipholus de syracuse.

— Viens au Centaure chercher nos bagages ; — il me tarde que nous soyons sains et saufs à bord.

dromion de syracuse.

Croyez-moi, restons ici cette nuit ; on ne nous fera sûrement pas de mal ; vous l’avez vu, on nous parle amicalement, on nous donne de l’or. À mes avis, c’est une nation si aimable que n’était la montagne de chair affolée qui réclame de moi mariage, je serais assez tenté de me fixer ici et de me faire sorcière.

antipholus de syracuse.

— Je ne resterais pas cette nuit ici, pour toutes les richesses de la ville. — Allons donc mettre nos bagages à bord.

Ils sortent.

SCÈNE XI.
[Devant un prieuré.]
Entrent le Marchand et Angelo.
angelo.

— Je suis fâché, monsieur, de vous avoir ainsi retardé. — Mais je proteste qu’il a eu de moi la chaîne, quoiqu’il ait la déshonnêteté grande de le nier.

le marchand.

— Comment cet homme est-il estimé dans cette cité ?

angelo.

— Il a une réputation fort honorable, — un crédit illimité ; il est hautement aimé ; — il ne le cède à aucun habitant de cette ville ; — sur sa parole je lui prêterais toute ma fortune.

le marchand.

— Parlez doucement, le voilà, je crois, qui s’avance.