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SCÈNE X.

adriana.

— Que veux-tu donc, officier stupide ? — Prends-tu plaisir à voir un malheureux — se faire outrage et violence à lui-même ?

l’officier.

— Il est mon prisonnier ; si je le laisse aller, — la somme qu’il doit me sera réclamée.

adriana.

— Je te dégagerai avant de te quitter. — Conduis-moi sur-le-champ à son créancier, — et, quand je saurai comment a été contractée cette dette, je l’acquitterai. — Cher docteur, veillez à ce qu’il soit dûment mis en sûreté — chez moi… Ô misérable jour !

antipholus d’éphèse.

Oh ! misérable gourgandine !

dromion d’éphèse.

— Maître, j’endosse là pour vous un rude billet !

antipholus d’éphèse.

— La peste soit de toi, coquin ! pourquoi me mets-tu en fureur ?

dromion d’éphèse.

— Voulez-vous donc être lié pour rien ? soyez fou furieux, — mon bon maître : criez comme le diable.

luciana.

— Dieu les assiste, ces pauvres êtres ! comme ils divaguent !

adriana.

— Emmenez-le d’ici… Sœur, viens avec moi.

Pinch et ses aides emmènent Antipholus et Dromion.

— Dites-moi, à la requête de qui est-il arrêté ?

l’officier.

— D’un certain Angelo, un orfèvre : le connaissez-vous.

adriana.

— Je connais l’homme. Quelle somme doit-il ?