— Pourquoi m’as-tu fermé la porte aujourd’hui ?
— Et toi, pourquoi nies-tu avoir reçu le sac d’or ?
— Mon bon mari, je ne t’ai pas fermé la porte.
— Et moi, mon bon maître, je n’ai pas reçu d’or ; — mais j’avoue, monsieur, qu’on nous a fermé la porte.
— Vilain fourbe, tu dis deux faussetés.
— Fourbe catin, tu es fausse en tout : — tu t’es liguée avec cette maudite clique — pour faire de moi une immonde et abjecte risée ; — mais avec mes ongles je t’arracherai ces yeux faux — qui ont voulu me voir le jouet de ces indignités.
— Oh ! attachez-le, attachez-le, qu’il ne m’approche pas.
— Du renfort ! le démon est fort chez lui.
— Hélas ! le pauvre homme ! comme il est pâle et défait !
— Vous voulez donc me tuer ?… Geôlier, — je suis ton prisonnier ; souffriras-tu — qu’ils m’arrachent à toi ?
— Mes maîtres, lâchez-le : — il est mon prisonnier, et vous ne l’aurez pas.
— Allons, qu’on garrotte cet homme, car lui aussi est en démence.