en plein jour. — Mais doucement ! j’aperçois l’orfèvre ; détale, — achète une corde et apporte-la-moi à la maison.
— J’achète mille livres de revenu ! j’achète une corde !
— On est bien avisé de se fier à vous ! — J’avais promis votre présence et la chaîne ; — mais ni chaîne ni orfèvre ne sont venus. — Vous avez cru apparemment que nos amours dureraient trop longtemps — si elles étaient liées par une chaîne, et voilà pourquoi vous n’êtes pas venu.
— N’en déplaise à votre humeur joviale, voici la note du poids de votre chaîne jusqu’au dernier carat, — du titre de l’or et des frais de la façon : — le tout se monte à trois ducats de plus — que je ne dois à ce monsieur. — Je vous prie d’acquitter immédiatement ma créance, — car il va s’embarquer et n’attend plus que ça.
— Je n’ai pas sur moi la somme nécessaire ; — et puis j’ai une affaire en ville. — Bon signor, menez cet étranger chez moi, — prenez avec vous la chaîne, et dites à ma femme — d’en solder le prix en la recevant ; — peut-être serai-je là-bas aussitôt que vous.
— Alors vous voudrez bien lui porter la chaîne vous-même.
— Non, emportez-la avec vous, dans la crainte que je n’arrive pas à temps.
— Eh bien, monsieur, soit. Avez-vous la chaîne sur vous ?
— Si je ne l’ai pas, monsieur, j’espère bien que vous
