Eh bien, Dromion ? où cours-tu si vite ?
Vous me reconnaissez, monsieur ? Suis-je Dromion ? Suis-je votre homme ? Suis-je moi-même ?
Tu es Dromion, tu es mon homme, tu es toi-même.
Je suis un âne, je suis l’homme d’une femme, et hors de moi.
De qu’elle femme es-tu l’homme, et comment es-tu hors de toi ?
Eh bien, monsieur, je ne m’appartiens plus, je suis la propriété d’une femme, une femme qui prétend à moi, qui me hante, qui me veut.
Quelles prétentions peut-elle avoir sur toi ?
Eh ! monsieur, juste les mêmes prétentions que vous pourriez avoir sur votre cheval ; elle me réclame comme une bête ; ce n’est pas que je sois une bête et qu’elle me réclame à ce titre ; mais c’est qu’elle-même est une créature fort bestiale et qu’elle me veut.
Qui est-elle ?
Une fort respectable personne, et dont on ne peut parler sans dire : sauf votre respect. Je n’ai fait qu’une maigre affaire dans ce marché-là, et pourtant c’est un mariage prodigieusement gras.