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SCÈNE IV.

qu’ils se fourrent dans des trous quand le soleil cache ses rayons. — Si vous voulez badiner avec moi, étudiez mon visage, — et réglez vos façons sur ma mine, — ou j’inculquerai violemment le savoir-vivre à votre esprit fort.

dromion de syracuse.

Vous croyez mon esprit fort ; j’aimerais mieux que vous le crussiez faible et que votre batterie cessât. Si vous persistez à frapper, il faudra que je le fortifie tout de bon ; sans quoi, il me retomberait en cervelle sur les épaules. Mais, de grâce, monsieur, pourquoi suis-je battu ?

antipholus de syracuse.

Est-ce que tu ne le sais pas ?

dromion de syracuse.

Je ne sais rien, monsieur, sinon que je suis battu.

antipholus de syracuse.

Faut-il que je vous en dise le motif ?

dromion de syracuse.

Oui, monsieur, et le pourquoi ; car on dit que tout a son pourquoi.

antipholus de syracuse.

— C’est d’abord parce que tu t’es gaussé de moi ; et ensuite — parce que tu as recommencé.

Il le frappe de nouveau.
dromion de syracuse.

— Fut-on jamais ainsi battu hors de saison ? — Vos motifs n’ont, monsieur, ni rime ni raison. — Merci bien !

antipholus de syracuse.

Vous me remerciez, monsieur ! et de quoi ?

dromion de syracuse.

Eh bien, monsieur, de me donner ainsi quelque chose pour rien.

antipholus de syracuse.

Je te dédommagerai la prochaine fois, en ne te donnant