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SCÈNE XIX.

chissants de la splendide chevalerie ! — Les fées ont pour lettres les fleurs. — Allez, dispersez-vous ; mais, jusqu’à une heure, — n’oublions pas de danser notre ronde coutumière — autour du chêne de Herne le chasseur.

evans.

— Je vous en prie, mettez-vous en place, la main serrée dans la main ; — et vingt vers luisants nous serviront de lanternes — pour guider notre mesure autour de l’arpre. — Mais arrêtez ! je sens un homme de la terre moyenne.

falstaff.

Que les cieux me défendent de ce lutin welche ! Il me métamorphoserait en un morceau de fromage.

pistolet.

— Vil reptile, tu as été atteint dès ta naissance du mauvais œil.

la reine des fées.

— Qu’on me touche le bout de son doigt avec le feu de l’épreuve ; — s’il est chaste, la flamme descendra en arrière, — sans lui faire de mal ; mais s’il tressaille, — c’est qu’il a la chair d’un cœur corrompu.

pistolet.

— Une épreuve, allons !

evans.

Voyons, ce pois-là va-t-il prendre feu ?

Tous le brûlent avec leurs flambeaux.
falstaff.

Oh ! oh ! oh !

la reine des fées.

— Corrompu, corrompu, souillé dans ses désirs ! — Entourez-le, fées, chantez-lui les vers méprisants, — et, tout en courant, pincez-le en mesure.

CHANSON :

Fi des pensées pécheresses !
Fi du vice et de la luxure !