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SCÈNE XIII.

mistress gué.

Non, il vous y chercherait, sur ma parole. Il n’y a pas d’armoire, de coffre, de caisse, de malle, de puits, de caveau dont il n’ait l’inventaire pour fixer son souvenir, et il en fait la visite, sa note à la main. Nul moyen de vous cacher dans la maison.

falstaff.

Eh bien, je vais sortir.

mistress page.

Si vous sortez tel que vous êtes, vous êtes mort, sir John… À moins que vous ne sortiez déguisé…

mistress gué.

Comment pourrions-nous le déguiser ?

mistress page.

Hélas ! je ne sais pas. Il n’y a pas une robe de femme assez ample pour lui ; autrement il aurait pu mettre un chapeau, une mentonnière et une coiffe, et s’échapper ainsi.

falstaff.

Chers cœurs, trouvez un moyen : toute extrémité plutôt qu’un malheur.

mistress gué.

La tante de ma chambrière, la grosse femme de Brentford, a laissé une robe là-haut.

mistress page.

Sur ma parole, ça lui ira ; elle est aussi grosse que lui, et il y a là également son chapeau d’étamine et sa mentonnière. Montez vite, sir John.

mistress gué.

Allez, allez, suave sir John : mistress Page et moi, nous chercherons quelque linge pour votre tête.

mistress page.

Vite, vite ; nous allons vous attifer sur-le-champ : passez la robe en attendant.

Sort Falstaff.