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SCÈNE IX.

déshonorée, vous êtes ruinée, vous êtes perdue pour toujours.

mistress gué.

Qu’y a-t-il, ma bonne mistress Page ?

mistress page.

Ah ! miséricorde, mistress Gué ! Ayant un honnête homme pour mari, lui donner un tel sujet de suspicion !

mistress gué.

Quel sujet de suspicion ?

mistress page.

Quel sujet de suspicion ?… Fi de vous ! comme vous m’avez trompée !

mistress gué.

Mais, miséricorde ! de quoi s’agit-il ?

mistress page.

Votre mari vient ici, femme, avec tous les magistrats de Windsor pour chercher un gentleman qui, dit-il, est maintenant ici dans la maison, avec votre consentement, pour prendre un avantage criminel de son absence. Vous êtes perdue !

mistress gué.

J’espère qu’il n’en est rien.

mistress page.

Fasse le ciel qu’il n’en soit rien et que vous n’ayez pas un homme ici ! Mais ce qui est certain, c’est que votre mari vient pour l’y chercher, avec la moitié de Windsor à ses talons. Je viens en avant vous le dire : si vous vous sentez innocente, eh bien, j’en suis fort aise ; mais, si vous avez ici un ami, faites-le évader, faites-le évader. Ne soyez pas consternée ; reprenez toute votre présence d’esprit ; défendez votre réputation, ou dites pour jamais adieu à votre bonne vie.

mistress gué.

Que faire ? Il y a là un gentleman, mon ami cher ; et