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SCÈNE V.

falstaff.

Bon, continue. Mistress Gué, dis-tu ?

mistress quickly.

Votre révérence dit vrai… Je prie votre révérence d’approcher un peu plus près de ce côté.

falstaff.

Je te garantis que personne n’entend… Ce sont mes gens, mes propres gens.

mistress quickly.

En vérité ! que Dieu les bénisse et fasse d’eux ses serviteurs !

falstaff.

Bon. Mistress Gué ! qu’as-tu à dire d’elle ?

mistress quickly.

Ah ! monsieur, c’est une bonne créature. Seigneur ! Seigneur ! quel séducteur est monsieur ! Mais que le ciel vous pardonne, ainsi qu’à nous tous !

falstaff.

Mistress Gué !… Voyons, mistress Gué !

mistress quickly.

Eh bien, bref, voici toute l’histoire. Vous l’avez mise dans de telles agitations que c’est merveilleux. Le premier des courtisans, quand la cour était à Windsor, n’aurait jamais pu la mettre dans une telle agitation. Et pourtant il y avait des chevaliers, des lords et des gentilshommes, avec leurs carrosses… Je vous assure, carrosse sur carrosse, lettre sur lettre, cadeau sur cadeau… Et tous sentant si bon le musc, et tous, je vous assure, dans un tel froufrou de soie et d’or ; et tous avec des phrases si alligantes, et avec des vins sucrés si bons et si beaux, qu’ils auraient gagné le cœur de n’importe quelle femme ! Eh bien, je vous assure qu’ils n’ont pas même obtenu un regard d’elle… Ce matin même on m’a donné vingt angelots, mais je n’accueille les anges (de