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SCÈNE I.

somerset.

— Cousin de Buckingham, bien que l’orgueil de Homphroy — et la grandeur de son pouvoir nous soient à charge, — n’en surveillons pas moins le hautain cardinal ; — son insolence est plus intolérable — que tous les princes du pays réunis. — Si Glocester est renversé, c’est lui qui sera protecteur.

buckingham.

— Celui qui sera protecteur, c’est toi, Somerset, ou moi, — en dépit du duc Homphroy et du cardinal.

Sortent Buckingham et Somerset.
salisbury.

— L’orgueil a ouvert la marche ; l’ambition le suit. — Tandis que ces hommes travaillent à leur propre élévation, — il convient que nous travaillions pour le pays. — J’ai toujours vu Homphroy, duc de Glocester, — se comporter comme un noble gentilhomme ; — mais j’ai souvent vu le hautain cardinal, — plus soldat qu’homme d’Église, — arrogant et fier comme s’il était maître de tout, — jurer comme un ruffian et se conduire — d’une manière indigne d’un chef d’État. — Warwick, mon fils, consolation de ma vieillesse, — tes hauts faits, ta franchise, tes vertus domestiques, — t’ont gagné l’extrême faveur des communes, — et nul n’est plus aimé que toi, hormis le bon duc Homphroy. — Quant à toi, frère York (2), tes actes en Irlande, — pour établir en ce pays la discipline civile, — tes récents exploits accomplis au cœur de la France, — alors que tu était régent pour notre souverain, — t’ont fait craindre et honorer du peuple. — Unissons-nous ensemble pour le bien public ; — faisons tous nos efforts pour brider et réprimer — l’orgueil de Suffolk et du cardinal, — ainsi que l’ambition de Somerset et de Buckingham ; — et appuyons de tout notre pou-