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IIe ET IIIe PARTIE DE HENRY VI. — HENRY VIII.

heures, il fut amené à la Tour, comme un homme perdu. » — Holinshed.

(67) « Après que le cardinal Campeggio fut ainsi parti, le terme de la Saint-Michel approchant, milord (le cardinal Wolsey) retourna dans son hôtel à Westminster ; et, quand arriva le terme, il se rendit au palais dans l’appareil qu’il avait coutume de déployer, et siégea à la chancellerie, comme chancelier. Ce fut pour la dernière fois. Le lendemain il resta chez lui, attendant la visite des ducs de Suffolk et de Norfolk. Ceux-ci ne vinrent que le jour suivant, pour lui déclarer que, tel étant le bon plaisir du roi, il devait remettre le grand sceau entre leurs mains, et se rendre simplement à Asher-House, une maison située près d’Hampton-Court et dépendant de l’évêché de Winchester. Milord cardinal, instruit de leur message, leur demanda quels pouvoirs ils avaient pour lui signifier un pareil commandement. Ils répliquèrent qu’ils avaient des pouvoirs suffisants, ayant reçu l’ordre de la bouche même du roi. « Pourtant, dit-il, cela ne me suffit pas ; le bon plaisir du roi doit m’être signifié autrement. Car le grand sceau d’Angleterre m’a été remis par le roi en personne, pour que je le gardasse ma vie durant, avec les fonctions et la haute dignité de chancelier d’Angleterre ; en garantie de quoi je puis montrer les lettres patentes du roi. »

» La chose fut grandement débattue entre les ducs et lui, et bien des paroles vives furent échangées entre eux. Le cardinal supporta patiemment toutes ces rebuffades ; les ducs furent forcés de s’en retourner sans avoir accompli leur dessein pour cette fois, et s’en revinrent à Windsor auprès du roi. Quel rapport ils lui firent, je l’ignore. Toujours est-il que le lendemain ils se rendirent de nouveau près du cardinal, lui apportant les lettres du roi. Après avoir reçu et lu ces lettres avec grande déférence, milord cardinal leur remit le grand sceau, se résignant à obéir à la haute volonté du roi. » — Cavendish.

(68) « Bien, bien, maître Kingston, dit le cardinal, je vois comment les choses sont combinées contre moi ; si j’avais servi Dieu aussi diligemment que j’ai servi le roi, il ne m’aurait pas abandonné au temps de mes cheveux blancs. » — Vie de Wolsey, par Cavendish.

(69) « Quand la reine (Anne Bullen) eut été amenée ainsi à l’estrade faite au milieu de l’église, entre le chœur et le grand autel,