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HENRY VIII.

le valet.

— Je vous en prie, monsieur, de la patience ! — À moins de les balayer de la porte à coups de canon, — il est aussi impossible de les disperser que de les faire dormir — le matin du premier mai, ce qu’on ne verra jamais. — Les chasser ! Nous pourrions aussi aisément faire reculer Saint-Paul.

le portier.

Comment sont-ils entrés, pendard ?

le valet.

— Hélas ! je ne sais pas. Comment la marée entre-t-elle ? — Autant qu’un solide gourdin de quatre pieds — (vous en voyez les pauvres restes) a pu distribuer des coups, — je n’y ai pas mis de ménagement, monsieur.

le portier.

Vous n’avez rien fait, monsieur. —

le valet.

Je ne suis pas un Samson, ni un sir Guy, ni un Colbrand, pour les abattre tous devant moi. Mais, si j’en ai ménagé aucun qui eût une tête à frapper, jeune ou vieux, mâle ou femelle, cocufié ou cocufieur, que je ne voie jamais de ma vie une longe de bœuf ; et je ne m’y résignerais pas, pas même pour une vache, Dieu me pardonne !

voix, de l’intérieur.

Entendez-vous, monsieur le portier ?

le portier.

Je suis à vous tout de suite, mon bon monsieur le faquin… Tiens la porte close, maraud.

le valet.

Que voulez-vous que je fasse ?

le portier.

Ce que je veux que tu fasses ? que tu les abattes par douzaine. Est-ici Moorfield pour y faire un attroupement pareil ? Ou est-il arrivé à la cour quelque étrange Indien