Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
371
SCÈNE VIII.

un jugement de Dieu, que mon royaume, — bien digne du premier héritier de l’univers, n’aurait pas — par moi cette satisfaction. Je fus ainsi amené — à examiner le danger auquel mes États étaient exposés — par ce défaut de postérité ; et cela me causa — de cruelles angoisses. Ainsi, flottant — sur la mer orageuse de ma conscience, je gouvernai — vers le remède pour lequel nous sommes — ici rassemblés en ce moment ; autrement dit, — je voulus soulager ma conscience, que — je sentais alors gravement malade et qui n’est pas bien encore, — en consultant tous les vénérables prélats, — tous les savants docteurs du pays. Je commençai par me confier — à vous, milord de Lincoln ; vous vous rappelez — sous quelle oppression je me débattais, — quand je vous fis ma première ouverture.

lincoln.

Très-bien, mon suzerain.

le roi henry.

— J’ai parlé longuement ; veuillez dire vous-même — ce que vous avez fait pour ma satisfaction.

lincoln.

Sous le bon plaisir de Votre Altesse, — la question me troubla tellement tout d’abord — par sa considérable importance — et ses formidables conséquence, que je livrai — au doute mon plus hardi conseil ; — et je conjurai Votre Altesse d’adopter la marche — qu’elle suit ici.

le roi henry.

Je m’ouvris alors à vous, — milord de Cantorbéry, et j’obtins votre assentiment — pour faire cette convocation. Il n’est pas — dans cette cour un vénérable personnage que je n’aie consulté, — et je n’ai agi que sur un consentement, formel, — signé et scellé par chacun de vous. Ainsi, poursuivez. — Ce n’est nullement une antipathie contre la personne — de la bonne reine, mais bien la douloureuse, l’épineuse pression — des raisons que j’ai exposées, qui soulève