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HENRY VIII.

Pace — qui avait auparavant la place de cet homme ?

wolsey.

Oui, c’était lui.

campéius.

— N’était-il pas considéré comme un savant homme ?

wolsey.

Oui, sans doute.

campéius.

— Croyez-moi, il court des bruits fâcheux — sur vous-même, lord cardinal.

wolsey.

Comment ! sur moi !

campéius.

— On n’hésite pas à dire que vous étiez jaloux de lui, — et que, craignant l’élévation d’un homme si vertueux, — vous l’avez constamment relégué à l’étranger : ce qui l’a tant affecté — qu’il en est devenu fou, et qu’il est mort.

wolsey.

Que la paix du ciel soit avec lui ! — Ce vœu suffit à la charité chrétienne. Quant aux vivants qui murmurent, — il y a pour eux des lieux de correction. C’était un imbécile : — car il voulait à toute force être vertueux… Ce bon garçon-là, — dès que je commande, suit mes instructions : — je ne veux près du roi que des gens de cette espèce. Apprenez ceci, frère : — nous ne sommes pas ici pour nous laisser gêner par des subalternes.

le roi henry, à Gardiner.

— Dites cela à la reine avec douceur.

Gardiner sort.

— Le lieu qui me semble le plus convenable — pour la réception de tant de science, est Blackfriars ; — c’est là que vous vous réunirez pour cette importante affaire… — Mon Wolsey, faites tout préparer… Oh ! milord, — n’est-ce pas douloureux pour un homme de cœur de quit-