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SCÈNE II.

l’intendant.

— Le duc s’écria : « Si j’avais été pour cela envoyé — à la Tour, comme je m’y attendais, j’aurais fait — ce que mon père se proposait de faire — à l’usurpateur Richard : étant à Salisbury, — il demanda à paraître devant Richard ; s’il eût été admis, — il aurait fait mine de lui rendre hommage et — l’aurait frappé de son couteau. »

le roi henry.

Traître géant !

wolsey

— Eh bien, madame, Son Altesse peut-elle être en sûreté — et cet homme hors de prison ?

la reine catherine.

Que Dieu remédie à tout !

le roi henry.

— Tu as encore quelque chose à révéler : continue.

l’intendant.

— Après avoir parlé du duc son père et du couteau, — il se roidit, et, une main sur sa dague, — l’autre sur sa poitrine, élevant les yeux, — il exhala une horrible imprécation, jurant — que, si on le traitait mal, il dépasserait — son père de toute la distance qu’il y a entre l’exécution — et une vague velléité.

le roi henry.

Voilà sa conclusion : — faire de nous son fourreau ! Il est arrêté : — qu’on le mette sur-le-champ en jugement ; s’il peut — obtenir sa grâce de la loi, soit ; sinon, — qu’il ne l’espère pas de nous. Jour et nuit ! — c’est un traître au premier chef.

Ils sortent (65).