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HENRY VIII.

tendre en personne confirmer ses aveux : — il répétera de point en point — les raisons de son maître.


Le roi s’assied sur son trône. Les lords du conseil prennent leurs places respectives. Le cardinal se place aux pieds du roi, à sa droite.
Bruit dans l’intérieur du théâtre. On crie : Place à la reine ! la reine entre, introduite par les ducs de norfolk et de Suffolk ; elle s’agenouille. Le roi se lève de son trône, la relève, l’embrasse et la place auprès de lui.
la reine catherine.

— Non, je dois rester à genoux ; je suis une suppliante.

le roi henry.

— Relevez-vous, et prenez place près de nous… Ne me dites pas — la moitié de votre supplique : vous avez la moitié de notre pouvoir. — L’autre moitié vous est concédée, avant que vous la demandiez. — Exprimez votre volonté, et faites-la.

la reine catherine.

Je remercie Votre Majesté. — Puissiez-vous vous aimer vous-même et, dans cet amour, — ne pas oublier votre honneur — ni la dignité de votre office ! voilà l’objet — de ma pétition.

le roi henry.

Ma dame, poursuivez.

la reine catherine.

— Je suis sollicitée par nombre de personnes, — et des plus nobles, qui se plaignent que vos sujets — subissent de grandes vexations : des commissions — ont été expédiées parmi eux, qui ont déchiré le cœur — de leur loyauté. Et quoiqu’à ce propos, — mon bon lord cardinal, ils déversent les reproches — les plus amers sur vous, comme promoteur — de ces exactions, le roi notre maître — (que le ciel préserve sa gloire de toute souillure !) n’échappe pas lui-même pour cela — à un langage irrespectueux qui