— Toi, dresse le plan, et toi, exécute-le.
— Clarence et Glocester, aimez mon aimable reine ; — et embrassez votre neveu princier, mes frères.
— L’hommage que je dois à Votre Majesté, — je le scelle sur les lèvres de ce cher enfant.
— Merci, noble Clarence, digne frère, merci.
— Combien j’aime l’arbre dont tu es sorti, — doux fruit, ce tendre baiser l’atteste…
— À dire vrai, c’est ainsi que Judas baisa son maître, — et lui cria : Salut à toi ! voulant dire : Malheur à toi !
— Maintenant je trône dans toute la joie de mon âme, — sûr de la paix de mon pays et de l’amour de mes frères.
— Qu’est-ce que Votre Grâce veut faire de Marguerite ? — René, son père, a engagé — entre les mains du roi de France les Siciles et Jérusalem, — et nous a transmis le prix de sa rançon.
— Qu’elle s’en aille, et qu’on la transporte en France ! — Et maintenant il ne reste plus qu’à donner notre temps — à des fêtes triomphales, à des spectacles réjouissants et comiques — qui conviennent aux plaisirs d’une cour. — Sonnez, tambours et trompettes. Adieu, amers ennuis ! — Car aujourd’hui, j’espère, commence notre joie durable.