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HENRY VI.

le messager.

Dis-lui, s’est-elle écriée, que mes habits de deuil sont mis de côté, — et que je suis prête a revêtir mon armure.

le roi édouard.

— Il paraît qu’elle compte jouer à l’amazone. — Mais qu’a répliqué Warwick à ces injures ?

le messager.

— Lui, plus indigné contre Votre Majesté — que tous les autres, il m’a congédié avec ces paroles : — Dis-lui de ma part qu’il m’a fait un affront, — et qu’en revanche je le découronnerai avant qu’il soit longtemps.

le roi édouard.

— Ha ! le traître a osé proférer de si insolentes paroles ! — C’est bon ; me voici averti, je vais m’armer ; — ils auront la guerre, et ils paieront cher leur présomption. — Mais, dis-moi, Warwick est-il réconcilié avec Marguerite ?

le messager.

— Oui, gracieux souverain ; ils sont liés par une telle amitié — que le jeune prince Édouard épouse la fille de Warwick.

clarence.

— Probablement l’aînée : Clarence aura la cadette. — Sur ce, mon frère le roi, adieu, et tenez-vous bien ; — car je vais de ce pas demander la seconde fille de Warwick : — si je n’ai pas le trône, en mariage du moins, — je ne serai pas votre inférieur. — Que ceux qui aiment Warwick et moi me suivent.

Clarence sort, et Somerset le suit.
richard, à part.

— Ce ne sera pas moi ; — mes vues portent plus loin. Moi, — je reste par amour, non pour Édouard, mais pour la couronne.

le roi édouard.

— Clarence et Somerset partis tous deux pour aller re-