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HENRY VI.

clarence.

— J’entends lui dire nettement ce que je pense.

le roi édouard.

— Eh bien, frère Clarence, quelle opinion avez-vous de notre choix ? — Vous restez pensif, comme à demi mécontent.

clarence.

— La même opinion que Louis de France et le comte de Warwick, — qui ont assez peu de courage et d’esprit — pour ne pas s’offenser de notre affront.

le roi édouard.

— Supposons qu’ils s’offensent sans raison, — ils ne sont en somme que Louis et Warwick ; et moi, je suis Édouard, — votre roi et celui de Warwick, et il faut que ma volonté soit faite.

richard.

— Et elle se fera, parce que vous êtes notre roi : — pourtant, un mariage précipité tourne rarement bien.

le roi édouard.

— Oui-dà, frère Richard, vous êtes donc offensé, vous aussi ?

richard.

Moi ! non ! — non ! à Dieu ne plaise que je désire séparer — ceux que Dieu a joints ensemble ! et certes ce serait dommage — de désunir ceux qui sont si bien appariés.

le roi édouard.

— Mettant de côté vos sarcasmes et votre antipathie, — dites-moi pour quelle raison lady Grey — ne devait pas devenir ma femme et reine d’Angleterre. — Et vous aussi, Somerset et Montague, — dites franchement ce que vous pensez.

clarence.

— Eh bien, mon opinion, c’est que le roi Louis — devient votre ennemi, parce que vous vous êtes moqué de