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SCÈNE IX.

édouard.

— Clifford, repens-toi par une inutile pénitence.

warwick.

— Clifford, invente des excuses pour tes forfaits.

george.

— Tandis que pour tes forfaits nous inventerons d’horribles tortures.

richard.

— Tu as aimé York, et je suis fils d’York.

édouard.

— Tu as eu pitié de Rutland, j’aurai pitié de toi.

george.

— Où est donc le capitaine Marguerite, pour vous défendre maintenant ?

warwick.

— Ils se moquent de toi, Clifford ! réplique-leur par ton juron habituel.

richard.

— Quoi ! pas un juron ! certes, cela va mal, — quand Clifford n’a pas une imprécation en réserve pour ses amis. — À cela je vois qu’il est mort ; sur mon âme, — si, afin de le railler tout à mon aise, — je pouvais lui acheter deux heures de vie au prix de ma main droite, — je la couperais avec cette main-ci, et avec le sang qui jaillirait — je suffoquerais l’infâme dont York et le jeune Rutland n’ont pu satisfaire la soif inextinguible.

warwick.

— Oui, mais il est mort : qu’on coupe la tête du traître, — et qu’on la fixe à la place de celle de votre père…

À Édouard.

— Et maintenant marche triomphalement sur Londres, — pour y être couronné roi souverain d’Angleterre. — De là Warwick fendra la mer jusqu’en France, — afin de demander pour toi la main de madame Bonne. — Ainsi tu uniras