— Silence toi-même ! Et laisse parler le roi Henry.
— Plantagenet parlera le premier… Écoutez-le, milords, — et soyez silencieux et attentifs, — car celui qui l’interrompt cesse de vivre.
— Crois tu donc que je consente à quitter mon trône royal, — où se sont assis mon aïeul et mon père ? — Non ; auparavant la guerre aura dépeuplé mon royaume, — et leur étendard, qui si longtemps fut arboré en France, — et qui, à ma grande douleur, ne l’est plus maintenant qu’en Angleterre, — m’aura servi de linceul. Pourquoi hésitez-vous, milords ? — Mes titres sont bons, bien meilleurs que les siens.
— Prouve-le, Henry, et tu seras roi.
— Henry IV a conquis la couronne.
— Par une rébellion contre son roi.
— Je ne sais que dire ; mes titres sont faibles. — Dites-moi, le roi peut-il adopter un héritier ?
Eh bien, après ?
— S’il le peut, alors je suis roi légitime ; — car Richard, en présence d’un grand nombre de lords, — résigna la couronne à Henry IV, — dont mon père fut l’héritier comme je suis l’héritier de mon père.
— Il se révolta contre Richard son souverain, — et l’obligea par force à résigner la couronne.