— Dieu garde le roi ! Dieu garde le roi !
— Que Votre Grâce me permette de lui annoncer — que le duc d’York est récemment arrivé d’Irlande, — avec une puissante et nombreuse armée — de Gallowglasses et de Kernes vaillants ; — il s’avance vers ces lieux en superbe ordonnance, — proclamant partout sur sa route — qu’il n’a pris les armes que pour éloigner de vous — le duc de Somerset, qu’il qualifie de traître.
— Voilà donc mon empire entre deux détresses, Cade et York, — pareil à un navire qui, ayant échappé à une tempête, — est immédiatement surpris par un calme et abordé par un pirate. — À peine Cade est-il repoussé et sa troupe dispersée, — et voilà York en armes qui lui succède. — Je t’en prie, Buckingham, va à sa rencontre, — et demande-lui quelle est la raison de cette prise d’armes ; — dis-lui que j’enverrai le duc Edmond à la Tour… — Somerset, nous te garderons là — jusqu’à ce qu’il ait licencié son armée.
Milord, — j’irai volontiers en prison, — ou même à la mort, pour le bien de mon pays.
— En tout cas, ne lui parlez pas en termes trop durs ; — car il est violent, et ne saurait supporter un langage rude.
— J’obéirai, milord, et je ferai en sorte, je n’en doute pas, — que toutes choses tournent à votre avantage.
— Viens, femme, rentrons, et apprenons à mieux