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HENRY VI.

william stafford.

— Allons, puisque les paroles de douceur sont sans effet, — assaillons-les avec l’armée du roi.

stafford.

— Héraut, en marche ! et, dans toutes les villes, — proclamez traîtres ceux qui s’insurgent avec Cade ; — déclarez que ceux-là même qui auront pu fuir avant la fin du combat — seront, pour l’exemple, pendus à leurs portes — sous les yeux même de leurs femmes et de leurs enfants. — Vous tous, qui êtes les amis du roi, suivez-moi.

Sortent les deux Stafford et leurs troupes.
cade.

— Et vous tous, qui aimez le peuple, suivez-moi. — Maintenant montrez que vous êtes des hommes : c’est pour la liberté ! — Nous ne laisserons pas un seul lord, pas un seul gentilhomme. — Nous n’épargnerons que ceux qui vont en souliers cloutés ; — car ce sont des gens économes et honnêtes, et — qui prendraient notre parti, s’ils l’osaient.

dick.

Les voilà tous en ordre, et ils marchent contre nous.

cade.

Mais nous, nous sommes en ordre, surtout quand nous sommes en désordre. Allons, en avant, marche !

Ils sortent.


Fanfare d’alarme. Les deux partis reviennent sur la scène et se battent. Les deux Stafford sont tués.
cade.

Où est Dick, le boucher d’Ashford ?

dick.

Ici, messire.

cade.

Ils tombaient devant toi comme des moutons et des bœufs, et tu t’es comporté comme si tu avais été dans ton abattoir. En conséquence voici ta récompense : le carême