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SCÈNE XIII.

dick, à part.

Sans aucun doute : je l’ai vu fouetter trois jours de marché consécutifs.

cade.

Je ne crains ni le fer ni le feu.

smith, à part.

Il n’a pas à craindre le fer, car il a une cotte à toute épreuve.

dick, à part.

Mais il me semble qu’il devrait craindre le feu, ayant eu la main brûlée pour vol de bétail.

cade.

Soyez donc braves, car votre capitaine est brave, et fait vœu de tout réformer. Désormais en Angleterre sept pains d’un son se vendront deux sous ; le pot de trois chopines contiendra dix chopines ; et ce sera félonie de boire de la petite bière ; tout le royaume sera en commun, et mon palefroi paîtra dans Cheapside… Et quand je serai roi (car je serai roi…).

tous.

Dieu garde Votre Majesté !

cade.

Merci, bon peuple !… il n’y aura plus d’argent ; tous mangeront et boiront à mon compte, et je veux que tous soient habillés de la même livrée, en sorte que tous s’accordent comme des frères et m’honorent comme leur seigneur.

dick.

Commençons par tuer tous les gens de loi.

cade.

Oui, c’est bien mon intention. N’est-ce pas chose lamentable, que de la peau d’un innocent agneau on fasse un parchemin, et que ce parchemin, couvert d’un griffonnage, suffise à ruiner un homme ? On dit que l’abeille